Botanique
Une dizaine de personnes réunies Porte d’Hennemont. (Le parcours suivi est indiqué sur le fichier joint Liste des plantes.)
Le long de la lisière sud une abondance d’Astragale à feuilles de réglisse (Astragalus glycyphyllos) retient notre attention avec ses grandes feuilles et se fruits dressés.
Nous longeons une parcelle en régénération puis entrons dans la forêt.
Un arbre au tronc creusé de stries longitudinales, aux longues feuilles lancéolées dentées et aux curieux petits bourgeons ronds et noirs est certainement planté : probablement Zelkova serrata (Orme du japon, Ulmacées).
Nous verrons l’ensemble des arbres « classiques » dans nos forêts : les trois érables (plane, sycomore, champêtre) ; les deux chênes : sessile et pédonculé dont un beau spécimen est mis en valeur par un panneau de l’ONF.
[Information apportée par Etienne : la circonférence du tronc à 1,30m de hauteur donne l’âge du chêne].
Ensuite sont présents charmes, frênes, peupliers trembles, et enfin les beaux hêtres. Parmi les fruitiers de nombreux merisiers et un grand alisier torminal (Sorbus torminalis).
Signalons parmi les arbustes, le fusain européen avec ses « bonnets d’évêque », l’aubépine à deux styles… et deux noyaux) (Crataegus laevigata), et le cornouiller mâle (Cornus mas) dont nous goûtons les cornouilles acides.
Parmi les herbacées abondent l’armoise commune, la grande bardane, les érigérons et solidages du Canada, l’odontite rouge (Odontites vernus subsp. serotinus).
Nous trouvons les traces d’enveloppes de fruits de monocotylédone, à l’emplacement connu de l’Ornithogale des Pyrénées (Loncomelos pyrenaicus) rare dans cette forêt. Il faudra observer son retour et son évolution au printemps prochain.
La présence de nombreux troncs abattus par l’ONF permet à Etienne d’expliquer la décomposition du bois : la pourriture blanche détruit la lignine, restent les fibres blanchâtres de cellulose ; la pourriture brune détruit la cellulose, il reste des cubes bruns de lignine.
A la fin de la balade nous revoyons les Zelkovas, plantés le long de l’emprise de l’A14 souterraine. Dans cette large allée herbeuse nous trouvons la Callune (Calluna vulgaris), rare dans cette forêt et la petite centaurée (Centaurium erythraea) qui n’est pas proche du bleuet mais appartient aux Gentianacées !
Au bord de la mare asséchée quelques Bidens frondosa et des saules témoignent de l’humidité encore présente
Mycologie
Comme la semaine précédente lors de la sortie à l’Etang de la Tour, les mycologues étaient aussi de sortie. D’abord parce qu’il ne faut pas être sectaire : les jolies fleurs valent toujours le détour. Et c’est tout de même satisfaisant de savoir mettre un nom sur une plante, une fleur, un arbre, quand on se promène en forêt.
Comme les semaines précédentes, peu d’espoir de voir autre chose qu’arbres et fleurs, car toujours pas une goutte de pluie en vue. Les sols de la forêt sont très secs, et particulièrement dans cette forêt moins humide que la forêt de Marly. On voit malheureusement que les arbres souffrent : ils perdent leurs feuilles bien trop tôt, certains hêtres sont déjà complètement nus !
Les premières centaines de mètres sont donc entièrement consacrés à la botanique le long des chemins : armoise commune, grande bardane, tanaisie, clématite, prunelier, morelle, etc. Le professeur (Marie-Lou) est passionnant et transmet ses connaissances de manière très didactique. Un régal. Mais bien vite, comme Jack London l’écrivit en son temps, on ressent l’appel de la forêt, et du champignon. Nous prenons donc quelques fois un peu d’avance sur le groupe des botanistes et en profitons pour arpenter les sous-bois, en revenant montrer nos découvertes et reprendre le fil de l’exposé botanique. Voila un exemple réussi de fertilisation croisée entre naturalistes, où chacun apprend de l’autre, au profit unique de la nature. Cette complémentarité semble d’ailleurs favorisée par la nature elle-même. En effet, c’est à l’étape numéro 4 de notre périple (Etoile de Beaumont - Route des Dames de Mignaux jusqu’à l’emprise A 14) que nous trouvons le plus de champignons, et presque le moins de plantes !
Au final, 18 espèces ont été recensées. Aucune rareté dans la récolte de ce jour, mais quelques pièces gustativement intéressantes :
Ces deux derniers champignons nous confirment qu’il est indispensable de bien les connaître pour qui veut en manger. Les connaitre pour ne ramasser que les comestibles et écarter d’office toxiques (crus et cuits) et mortels, évidemment, mais les connaître également pour les apprêter correctement et éviter toute déconvenue.
(Photos de Marie-Louise Dussar, Etienne Varney, Frédéric Della Giusta)