Sites géologiques en Essonne (91), 20 mai 2017
Sous la Direction de Monsieur Renaud Bourgeais, Garde technicien de la Réserve Naturelle Nationale des Sites géologiques de l’Essonne, Direction de l’environnement, 3 sites géologiques et historiques ont fait l’objet d’une visite commentée et détaillée : la Carrière des Sablons à Auvers-St-Georges, le Trou du Sarrazin et la Butte du Puits près de Villeneuve-sur-Auvers.
Outre le volet géologique, les côtés herpétologie et botanique ont fait l’objet d’explications détaillées, scientifiques et pratiques (voir photos). Merci Monsieur Bourgeais.
La Carrière des Sablons : situé au fond d’un vallon, le site expose la coupe géologique des formations de la base du Stampien ( Oligocène, - 30 millions d’années environ) avec deux niveaux successifs autorisant une vision nette de la lithologie et de la faune fossile, de bas en haut : le calcaire d’Etréchy à moulage de mollusques marins, le falun de Jeurre (sable coquillier à Potamides et Ampullinopsis crassatina) et au-dessus, suite à une phase de ravinement et d’érosion, directement les cailloutis et la terre végétale datant du Quaternaire.
L’espèce emblématique du site est un mammifère (Halitherium), proche des dugongs actuels dont on retrouve les côtes fossilisées. Dents de requins et éléments de daurades y sont également identifiés.
Plus à l’Est, le Stampien supérieur est constitué d’une série sableuse, les sables marins de Fontainebleau avec localement des cordons littoraux de sables à galets (facies transgressif de Saclas) et des sables à paléosols continentaux, suivie des marnes et calcaires d’Etampes.
Le trou du Sarrazin : ce trou correspond à une grotte naturelle au sein des grès. Le trou est "décoré" en voûte, de motifs linéaires creusés dans la roche, rattachés à la Protohistoire.
La Butte du Puits : ancienne carrière de grès, le banc exploité, de puissance de l’ordre de 5 à 8 m, serait d’âge quaternaire, provenant de la circulation d’une nappe souterraine dans les sables puis, à la faveur d’un réchauffement climatique facilitant la concentration en silice qui aurait conduit à une précipitation de celle-ci entre les grains de sable pour constituer les bancs de grès apparaissant en crête (platière).
Cette exploitation, abandonnée en 1970, était qualitativement testée par le son du marteau sur la roche : le son pif qualifiait une roche (quartzite) pour la construction des habitations, le son paf représentait le grès utilisé pour les pavés de route et bordures de trottoir, le son pouf attestait d’une roche à grain grossier, peu cimentée et peu utilisable.
Le site est également remarquable par la présence d’orchidées, de l’Alisier hybride (Sorbus latifolia), protégé, et de nombreux pièges de fourmilion, au pied des grès.
(Photos Antoine Bouvier)