par Michel Nicolle
Petasites pyrenaicus (L.) G. Lopez, 1986
Pétasite des Pyrénées, Pétasite odorant, Héliotrope d’hiver
Synonyme : Petasites fragrans Vill. 1792
Famille des Astéracées
Le mois de janvier n’est guère propice aux floraisons des plantes vasculaires. Découvrons ce mois-ci Petasites pyrenaicus, un Pétasite dont la floraison s’étale de janvier à mars.
Originaire principalement d’Afrique du Nord, mais aussi de Sicile et de Tunisie cette plante dioïque, fut introduite en Europe dans un but ornemental et pour ses fleurs à odeur de vanille. Ce Pétasite est naturalisé et subspontané surtout dans la région méditerranéenne mais il est aussi souvent cultivé dans les jardins comme couvre sol. A l’état naturel on le rencontre dans les lieux humides, sur les berges des cours d’eau.
Son système racinaire, sous forme de rhizomes épais, lui permet de drageonner facilement.
Hors de son aire de répartition d’origine le Pétasite est potentiellement envahissant le long des fossés notamment où il occupe alors tout l’espace. Il est considéré aujourd’hui comme espèce envahissante potentielle, notamment en Bretagne où cette plante commence à être surveillée de près, ses débordements dans les zones humides étant de plus en plus courants.
Le nom de genre Petasites vient du grec petasitis issu du grec ancien petasos qui signifie « chapeau à large bord » en référence à ses feuilles.
Les feuilles sont radicantes et profondément cordées, arrondies et crénelées sur les bords. Elles sont vertes sur les deux faces. La face supérieure du limbe est glabre contrairement à la face inférieure qui est pubescente. Les feuilles basales sont déjà présentes à la floraison.
La tige, de 10 à 30 cm, pleine et à section ronde, ne présente que quelques feuilles réduites, renflées à la base.
Les fleurs, d’un blanc violet très clair, ont une odeur de vanille. Elles sont disposées en capitules (5 à 20) organisés en grappe. La floraison est hivernale (janvier à mars).
Les fleurs ligulées (4 à 5 mm) sont d’un violet plus prononcé par rapport aux fleurs tubulées plus claires.
En dehors de son aire d’origine, il semble que la reproduction sexuée ne soit pas son point fort, peut-être parce que la répartition des sexes (espèce dioïque) n’est pas toujours équitable au sein de ses colonies (voir même inexistante en Angleterre où seuls les pieds mâles se sont naturalisés).
Les bractées sont disposées de façon irrégulière.
Les fruits sont de petits akènes plumeux et glabres, allongés, à section ronde et au sommet tronqué.
La plante contient des sesquiterpènes (classe molécules de la famille des terpènes qui sont des hydrocarbures produits par de nombreuses plantes). L’extrait de la racine contient un niveau élevé d’alcaloïdes toxique.
Une confusion est possible avec d’autres Astéracées à larges feuilles rondes qui affectionnent les zones humides comme Tussilago farfara, qui fleurit jaune au mois de février avant l’apparition des feuilles, ou l’Adenostyles alliariae dont la floraison en juillet et août a des teintes plus vives.
photos Michel Nicolle