Par Michel Nicolle
Stellaria media (L.) Will.,1789, Mouron blanc, Morgeline, Mouron des oiseaux, Stellaire intermédiaire.
Famille des Caryophyllacées
L’automne signe la fin de la floraison pour la plupart des plantes. Néanmoins quelques végétaux peuvent encore fleurir en novembre. C’est le cas du Mouron des oiseaux, Stellaria media, qui fleurit pratiquement toute l’année jusqu’aux gelées hivernales. En conditions naturelles et en zone tempérée, la période de végétation va de février à novembre.
Elle est originaire d’Eurasie et a été introduite en Amérique du Nord il y a plusieurs siècles.
Cette plante annuelle, bisannuelle ou vivace (elle peut vivre plusieurs années sans être réellement vivace) est extrêmement commune. On la trouve dans les jardins, aux bords des chemins, décombres, endroits frais, humides et ombragés. C’est une commensale des cultures. Elle peut faire office de plante bioindicatrice car sa présence est la signature d’un sol équilibré et fertile.
Stellaria media est une plante de 5 à 40 cm de longueur et d’environ 15 cm de hauteur, tapissante, aux tiges couchées au moins dans la partie inférieure de la tige qui se marcotte naturellement.
Les racines sont grêles et résistantes aux gelées.
Les tiges sont arrondies et présentent une ligne de poils alternant d’un côté à l’autre à chaque noeud.
Les feuilles, opposées, sont arrondies à la base, les inférieures pétiolées. Le pétiole est cilié.
Les fleurs sont actinomorphes, à 5 pétales divisés jusqu’à la base ce qui donne l’impression que la fleur en possède 10.
Les étamines, au nombre de 5, ont des anthères violacées. Cette plante pratique la nyctinastie (les fleurs s’ouvrent le matin et se ferment le soir).
Les sépales sont sensiblement aussi longs que les pétales ou un peu plus courts.
Les fruits sont des capsules ovales dépassant légèrement les sépales. Les graines, lenticulaires de 0,9 à 13 mm sont brun foncé à maturité. Elles sont très prisées des oiseaux.
Le nom de genre « Stellaria » vient du latin « Stella », étoile, en référence aux 5 pétales échancrés qui lui donne un aspect en étoile à 10 rayons. Le nom d’espèce « media » signifie « milieu » car une ligne de poils courts se trouve alternativement d’un côté de chaque entre-noeud (ce dernier caractère permet de distinguer cette espèce de celle du Mouron rouge, Lysimachia arvensis qui, de plus, a des fleurs rouges).
Avant le règne de Charles VI la Stellaire des oiseaux était qualifiée de mauvaise herbe. On lui découvrit par la suite différentes vertus thérapeutiques et elle fut classée parmi les plantes à cultiver.
Elle contient des substances thérapeutiques depuis des temps immémoriaux.
Comme la plupart des plantes médicinales, elle peut provoquer des effets indésirables ou des réactions allergiques chez certaines personnes. Il est par conséquent recommandé de consulter un médecin avant de suivre un traitement à base de cette plante.
La plante contient des tanins, de la vitamine C, du carotène, des acides phénoliques, du calcium, du magnésium, des saponines et des flavonoïdes. Elle est connue pour ses propriétés toniques, diurétiques, expectorantes et anti-inflammatoires et est utilisée en phytothérapie.
photos Michel Nicolle