par Michel Nicolle
Ranunculus peltatus Schranck, 1789, Renoncule peltée.
Famille des Renonculacées.
Ce mois ci nous allons nous intéresser, comme floraison du mois, à une renoncule indigène des milieux humides, très rare en Île-de-France ainsi que dans d’autres régions du territoire national, la Renoncule peltée, Ranunculus peltatus, qui est particulièrement difficile à déterminer avec précision car elle est confondue presque systématiquement avec Ranunculus aquatilis, la Renoncule aquatique, très polymorphe.
On trouve la Renoncule peltée dans les herbiers aquatiques, les roselières inondées, les eaux douces tranquilles et les rivières à courant lent. Son enracinement est solide mais superficiel.
Les feuilles :
Cette plante possède deux sortes de feuilles :
– Des feuilles immergées, capillaires, très ramifiées et formant un pinceau lorsqu’on les retire de l’eau.
– Des feuilles flottantes, semi-orbiculaires, composées de 3 à 7 segments peu profonds.
Les fleurs :
La floraison a lieu de juin à août, parfois jusqu’en septembre.
Les pétales sont blancs, larges, jaunes à leurs bases.
Les nectaires sont piriformes (leur examen à la loupe est indispensable pour une identification certaine).
Le pédicelle floral de plus de 5 cm de longueur est plus long que le pétiole de la feuille correspondante.
Les sépales sont rabattus sur le pédicelle.
Les fruits sont des akènes pubescents.
Le nom de genre vient du latin « rana » = grenouille et « colere » = habiter, car certaines espèces servent de refuge aux grenouilles.
Le nom d’espèce « peltatus » veut dire en forme de bouclier rond, pelté.
Ranunculus peltatus est classée (liste non exhaustive) :
– Très rare en Île-de-France et en Eure-et-Loir (évaluation 2020). Dans les Yvelines sa présence est relevée sur 30 sites (source CNBP).
– Rare dans le Pas-de-Calais où elle bénéficie d’un statut de protection régionale (Arrêté du 1er avril 1991).
– Rare en Haute-Normandie (classée NT sur liste rouge UICN = Quasi menacée).
– Par contre elle est classée comme étant assez commune en Pays-de-la-Loire et en Bretagne.
Les menaces sont principalement dues à l’eutrophysation et à la pollution des eaux, le remblaiement des mares, la raréfaction progressive des zones humides et l’atterrissement naturel des plans d’eaux.
La confusion avec Ranunculus aquatilis est très fréquente car cette dernière est très polymorphe. Les critères qui permettent de la distinguer de Ranunculus peltatus sont les suivants :
– Lobes des feuilles souvent dentés.
– Nectaires ronds.
– Pédicelle floral égalant ou dépassant rarement le pétiole de la feuille correspondante.
Les renoncules aquatiques constituent un groupe dont il est difficile d’identifier les espèces avec certitude, la détermination étant compliquée par leurs fréquentes hybridations.
La renoncule de Baudot, Ranunculus peltatus subsp. baudotii (Godr.) Meikle ex C. D. K. Cook, 1944, cantonnée en France au littoral centre-atlantique et au littoral de la Manche, ressemble à Ranunculus peltatus Schranck, 1789, mais l’individualisation de cette sous-espèce est contestée par certains auteurs car c’est peut-être une variation mineure de susbp. peltatus, les caractères discriminants étant peu fiables.
Photos Michel Nicolle