Nous étions 4 participants pour cette sortie sous un ciel couvert parsemé de belles éclaircies. La pluie nous a épargnés tout au long de la journée.
Étang de la Benette le matin :
Cet étang aux eaux oligotrophes et légèrement acides, datant du Moyen-âge, a été très probablement creusé par les moines. D’une surface de 12 hectares, ZNIEFF de type 1, il fait partie du réseau Natura 2000.
Le niveau de l’eau était assez haut par rapport à la semaine dernière, lors de la préparation de la sortie, mais suffisamment bas quand même pour découvrir en partie les gazons du pourtour. Ranunculus flammula (Renoncule flamette) est très présente sur le site sous forme de beaux tapis jaunes. Seule les parties Sud et Sud-ouest, les plus intéressantes, ont été visitées.
Parmi les plantes rencontrées, rares, très rares ou extrêmement rares, citons :
Tourbière des Froux l’après-midi :
Située près du village de Manou, dans la vallée Bicquet, c’est une tourbière acide de fond de vallon, en partie boisée. Elle est considérée comme la tourbière la plus belle du Perche. La partie tourbière proprement dite a une surface de 6,5 hectares. Elle est classée en Réserve Biologique Forestière Dirigée.
Au tout début du parcours on rencontre les vestiges d’un ancien lavoir creusé en 1935 pour les habitants du bourg. La zone, sous forme de deux mares relictuelles contigües, abrite de belles touffes de Glyceria notata, Glycérie pliée et Potamogeton nodosus, Potamot noueux qui se distingue du Potamot nageant par ses feuilles décurentes sur le pétiole.
La lande tourbeuse, envahie par la Molinie bleue, Molinia caerulea devait nous réserver de très belles surprises botaniques :
Cette partie de la tourbière est malheureusement en voie de fermeture faute d’un fauchage annuel régulier. On remarque deux nouvelles zones d’étrèpage par rapport à l’an dernier (l’étrèpage consiste à enlever la partie superficielle du sol pour mettre à nu la tourbe et favoriser ainsi la germination de plantes inféodées à ce milieu).
Le bois humide qui fait suite à la tourbière proprement dite, est dominé par une cariçaie à Carex acutiformis. On y rencontre quelque pieds de Dryopteris dilatata, Fougère dilatée, assez rare.
La partie forestière humide qui longe la petite rivière Orème nous permet d’observer de magnifiques pieds d’Osmonde royale, Osmunda regalis, rare en région Centre ainsi que de nombreux pieds magnifiques de Blechnum spicant, Blechnum en épi, très rare dans cette même région. Cette partie forestière habite aussi de très nombreuses touffes de Melampyrum pratense, le Mélampyre des prés.
La fin du parcours, dans la partie boisée, nous permet d’observer un chêne remarquable, Quercus petraea, Chêne sessile.
(Photos Camille Anceau et Michel Nicolle)