par Michel NICOLLE
Camellia sasanqua Thunb., 1784, Camélia de noël, Camélia d’automne (famille des Théacées).
Cet arbuste de 2 à 4 mètres de hauteur, au feuillage persistant est originaire des forêts du Japon (Île de Ryukyu) où il pousse à l’état sauvage mais il est cultivé dans les jardins d’Asie depuis le 7ième siècle. En France il a été réintroduit depuis la Chine avant 1785 et en Angleterre en 1811. C’est l’impératrice Joséphine de Beauharnais qui le mit à la mode en France. Le genre Camellia regroupe 300 espèces, toutes originaires des zones tempérées de l’Asie du Sud-est. Il existe 2500 à 3000 taxons issus de croisements. C’est à Nantes que sera créé son conservatoire.
Au Japon, on considère le Camélia comme le symbole d’une vie qui s’achève brusquement, en raison de la propriété qu’ont ses fleurs de se détacher brusquement et entièrement quand elles fanent, au lieu de perdre leurs pétales les unes après les autres.
Cet arbuste atteint 10 mètres dans son pays d’origine. Sa longue floraison, de novembre à décembre, qui s’arrête aux premières gelées, donne une des plus belles fleurs d’automne. Les fleurs, de 3 à 5 cm de diamètre, très odorantes, sont en général simples ou semi-doubles, blanches, roses ou rouges.
Son nom japonais dérive de shancha qui signifie bonbon chinois, issu de sansaka, une lecture du mot yamacha qui désigne le thé des montagnes. Le genre Camellia a été dédié par Linné au jésuite botaniste Camellus et non au missionnaire morave Gjargie Joseph Kamel (1661-1706) à qui l’on doit juste l’introduction en Angleterre en 1739 du Camellia japonica. Le nom d’espèce sasanqua signifie « montagne, thé ».
Dans le langage des fleurs, le Camélia symbolise l’excellence, la fierté, l’abnégation et la modestie. A la suite du succès du roman d’Alexandre Dumas « la dame aux camélias » qui inspira aussi l’opéra de Verdi « La Traviata », il fut de bon ton de porter un camélia blanc à la boutonnière, une tradition qui fut perpétuée jusque dans les années 30 par Gabrielle Chanel.