Forêt de Bois d’Arcy, 8 octobre 2023
par Étienne Varney
Une vingtaine de participants pour cette sortie avec un temps estival en ce début d’octobre !
Gérard Arnal nous fait une introduction très intéressante sur la forêt de Bois d’Arcy : son histoire, sa géologie et les groupements végétaux associés.
Pour ce qui est des deux derniers points :
Un article avait été publié dans notre bulletin qui précise cela : Inventaire des champignons de Bois d’Arcy
Le chemin sec
Le crissement des feuilles mortes
Sous nos pas
Les sous-bois semblent déserts
Déserts pour les amateurs
De champignons
Pas même un vieux Polypore
Ne pas se décourager
La troupe avance
Et rejoint une allée
A l’herbe bien verte
Et soudain le premier cri
Un chapeau pointu
Nous commençons
Par un Inocybe
Et plus loin un joli Plutée
Gracile aux couleurs chaudes
Le début d’une série
De belles découvertes
Qui vont remplir
Les paniers optimistes.
Dans le genre Pluteus , 3 représentants :
En plus du Plutée couleur de cerf, de taille moyenne, on notera deux espèces élégantes et de petites tailles :
– Pluteus romellii, au chapeau d’un beau brun ridulé au centre, le pied jaune à blanchâtre, les lames blanches jaunâtres, la chair jaune d’or dans le pied
– Pluteus boudieri, au chapeau presque blanc, hérissé au centre de petits poils et au pied bulbeux à la base
Vous l’avez compris, j’aime bien ces jolies espèces élancées, graciles, délicates.
Dans la famille des Bolets,
– Les Xerocomus sl sont les plus répandus ; pas facile à identifier ; en tout cas, les couper en 2 pour voir la couleur de la chair et le bleuissement éventuel. Le Bolet bai, lui, se reconnaît bien avec son chapeau brun velouté, les tubes jaunâtres bleuissant au toucher, le pied lisse souvent allongé, brun ochracé
– Un Bolet aux lames jaune fluo : Aureoboletus gentilis
– Des Cèpes d’été et des Bolets à pied rouge pour les mycophages
– Un gros Bolet aux tubes bleuissant, au chapeau rose, Butyriboletus fuscororeus (= Boletus pseudoregius) ; réputé sur sol calcaire ou argileux alors qu’on est dans la Chênaie acidophile ; mais il y a des colluvions sur la pente qui rendent le terrain moins acide et nous l’avons trouvé en bord de chemin empierré.
Au chapitre des Russules,
on revient dans le sensuel !
Et c’est nécessaire de voir, sentir, toucher, goûter ; tous les sens sont utiles pour aider à la détermination dans ce genre difficile. Et tant mieux, car elles sont souvent bien belles :
– Tapoter le chapeau de la Russule jolie pour apprécier sa fermeté
– Sentir cette petite russule rose violacée, certains proposent l’odeur de Pelargonium ; pour moi, plutôt la pomme, Russula odorata, espèce peu courante
– Goûter, François s’y colle pour cette petite Russula amoenolens très piquante ; il refuse quand je lui propose une autre plus grande qui lui ressemble ; je la goûte moi-même : Russula sororia également très piquante ; la différence est évidente à la réaction avec le soluté de Gaïac (un réactif couramment utilisé dans ce genre, ainsi que le Sulfate de Fer)
– Regarder (admirer) : les couleurs du chapeau, des lames, du pied ; Russula vesca au chapeau rose jambon de Paris, Russula parazurea au chapeau bleu vert… Toute une palette de couleur.
On prend goût à ces énigmes pour déterminer ces coprins, ces pholiotes, ces collybies.
Rendez-vous est pris pour de prochaines aventures mycologiques.
Et pour en savoir plus sur les groupements végétaux de Bois d’Arcy, l’ouvrage de Gérard Arnal.
(Photos Christelle Rouaud, Jacques Viel, Denis Marillier, Pierre Bassily & Étienne Varney)
D’autres photos prochainement.