Par Étienne Varney
1 heure de plus
A dormir
Un café me semble
Pourtant bien nécessaire
Pour traquer la russule
En ce matin ensoleillé
16 degrés Celsius
Vers 9 heures
18 personnes motivées
Malgré les 10 % d’humidité
Le crissement des feuilles
Sous les pas en témoigne
Les paniers généreux
Me paraissent optimistes
Le bord de l’étang
Sera-t-il moins sec ?
Que nous dévoilera
La forêt profonde ?
La troupe est motivée ; le bord de l’étang n’est pas plus humide car il est totalement sec ! On pourrait le traverser à pied, en espadrille. Mais nous allons à droite le long de la rive.
On observe tout de même une bonne variété de russules ; pour aiguiser notre oeil :
– Russula ochroleuca au chapeau jaune ocre et aux lames blanches
– Russula claroflava d’un jaune plus franc, ramassée a priori sous bouleau
– Russula fragilis, petite, délicate et au pied fragile ; son chapeau va du lilas au vert tendre vers le centre ; et en l’approchant du nez, on exerce un deuxième sens : odeur de coco ; nous sommes presque au paradis !
– Une russule plus grande et ferme au toucher (3e sens), d’un beau rouge sur le chapeau et un peu sur le pied. « Très jolie », s’exclame-t-on ; c’est son nom, Russula lepida !
– Du même genre, sous un hêtre, une belle rouge, Russula mairei ; on serait tenté d’y gouter. Nathalie qui n’a pas froid aux yeux, pose les lames blanches sur sa langue et grimace ; très piquante.
La vue, l’odorat, le toucher, le goût, une initiation très sensitive ; j’ose dire sensuelle car elles sont bien belles et sexy, ces Russules.
Il y en a pour tous les goûts avec plus de 300 espèces en France métropolitaine.
Plusieurs espèces liées aux pins sont aussi décrites : Russula amara au chapeau mamelonné, Russula amethystina, violette avec une réaction différenciée au soluté de Gaïac sur le pied et les lames…
Sous ces mêmes pins sylvestres, quelques Lactaires délicieux au lait carotte sont ramassés ; je rappelle que la plupart des Lactaires comestibles poussent sous les Pins. Sous les bouleaux, tout un cortège est présent : Lactarius torminosus, Lactarius pubescens, Lactarius necator (Lactaire plombé), Lactarius trivialis de grande taille.
Au chapitre des comestibles, 1 seule girolle et 1 Cèpe de Bordeaux pour parler des plus recherchés. En revanche, d’imposantes Coulemelles, de nombreux Bolets à pied rouge et des Amanites rougissantes remplissent les paniers.
Nous nous arrêtons pour comparer deux espèces qui cohabitent et se ressemblent beaucoup :
– Le bon comestible Cortinarius caperatus (Pholiote ridée) au chapeau pruineux au centre et avec un anneau
– Cortinarius talus à l’allure et aux couleurs similaires mais à l’odeur de miel.
A noter quelques champignons peu répandus :
– Pholiotina rugosa, toute petite, au chapeau ridulé, avec anneau membraneux au milieu du pied ; trouvée et déterminée par Chanh-Tha
– Tapinella atrotomentosa (Paxille à pied noir) au pied velouté brun sombre sur souche de pins.
Gilles nous signale une mousse intéressante : Climacium dendroides
Au total, 98 taxons.
Pour une fin d’octobre, cela reste modeste mais la qualité des échanges avec des gens passionnés et le plaisir d’une balade matinale nous rendent plus heureux.
Vivement les prochaines rencontres.
(Photos Nathalie Volevatch, Étienne Varney, Jacques Viel & Chanh-Tha Lestage)