Par Michel Nicolle
Cyperus eragrostis Lam., 1791
Souchet vigoureux, Souchet robuste.
Famille des Cypéracées.
En ce mois d’octobre, voici une plante à l’aspect peu commun, Cyperus eragrostis.
Le statut de Cyperus eragrostis est noté sténonaturalisé dans la flore d’Île-de-France (Philippe Jauzein et Olivier Nawrot) et naturalisé (Conservatoire Botanique National du Bassin Parisien).
Rappelons la signification botanique de ces deux termes :
Le critère de rareté de Cyperus eragrostis est noté RR (très rare) dans le catalogue de la flore vasculaire d’Île-de-France 2020 (CBNBP, Taxref 12.V3) et NA (non applicable) dans les catégories de l’UICN de 2018 (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Il faut préciser que ce taxon était noté RRR (extrêmement rare sur le catalogue 2016 (Taxref 7).
Cyperus eragrostis est originaire d’Amérique du Sud. Introduit au 19° siècle, les premières observations documentées en France dates de 1871 dans le département des Alpes maritimes. Elle est apparue en Île-de-France vers 1990 (Jauzein, 2011).
Cette espèce est en extension mais ne forme pas de populations denses et ne semble pas avoir d’impacts sur la flore indigène (Fried, 2012). Sa dissémination reste pour l’instant sporadique et ne perturbe pas les communautés en place.
Cyperus vient du grec kypeiros, dérivé de Kypris, qui est le nom d’une déesse à cause des propriétés aphrodisiaques qu’on attribuait à cette plante.
Eragrostis vient du grec eros = amour et du grec agrostis = graminée.
Étangs mésotrophes exondés, mouillères, lieux humides, fossés, friches humides, alluvions, sols marécageux, berges et grèves humides, bords des cours d’eau sur sables. Cette espèce se comporte aussi en adventice urbaine.
C’est une vivace de 0,3 à 1 mètre qui fleurit de juillet à octobre.
Les photos sont de l’auteur et ont été prises au Parc du Peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy dans le département des Yvelines.