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Arboretum Vallée aux loups - 17 septembre 2022

Sortie botanique

Compte rendu de la sortie ANY à l’arboretum de la Vallée aux loups, le 17 septembre 2022

Nous étions 15 personnes pour cette sortie à l’arboretum de la Vallée aux Loups à Chatenay-Malabry, sous un beau soleil.
Le nom « Vallée aux loups » vient qu’à l’origine, ce sont des cerfs, des chevreuils et des sangliers qui peuplent le domaine, suivis par les loups. En leur honneur, les quelques rares habitants de l’endroit lui laissèrent le nom de Vallée-aux-Loups.
L’arboretum s’étend sur un peu plus de 15 hectares avec 2000 arbres comprenant 500 espèces différentes.

arboretum de la vallée aux loups

A l’origine, jardin à la française, il sera transformé au cours du 18ième siècle en jardin anglais par le chevalier de Bignon. Par la suite, Charles-Louis Cadet de Gassicourt, pharmacien de Napoléon, agrémentera son jardin de végétaux rares.
C’est en 1890 que les pépinières Croux investissent le domaine pour en faire un parc de démonstration de leurs arbres pour la clientèle. La majeure partie des arbre centenaires remarquables du domaine sont l’héritage de cette vitrine. Les pépinières Croux deviennent au début du 20ième siècle, les plus importantes de France.

L’arboretum de la Vallée aux loups sera classé à l’inventaire national des sites de caractères artistiques, historiques, scientifiques, légendaires et pittoresques (collection unique de centaines d’arbres et arbustes différents).

Les deux sujets les plus exceptionnels sont le Cèdre bleu pleureur de l’Atlas
et le Chêne à feuilles de Myrsine, un des rares exemplaire européen.
L’arboretum abrite également une collection de Convolvulacées confiée par le botaniste Patrick Blanc, reconnue depuis 1999 comme collection nationale. En 2013 l’arboretum fera l’acquisition de 66 bonsaïs issus de la collection du spécialiste français Samson.

Au cours de notre visite nous avons pu admirer une soixantaine d’arbres et arbustes du domaine dont certains sont classés remarquables.

A tout seigneur tout honneur, nous commencerons par l’un des deux arbres phares de l’arboretum, le Cèdre bleu pleureur de l’Atlas, Cedrus atlantica f. glauca , ’Pendula’ . Son histoire unique mérite de lui consacrer quelques lignes.
Il fut semé en 1873, en tant que Cèdre bleu de l’Atlas, à Chatenay-Malabry dans les pépinières Paillet (disparues aujourd’hui) et planté en 1895 par le pépiniériste Louis Gustave Croux dans le domaine de la Vallée aux loups qu’il transformera plus tard en arboretum. L’arbre, contrairement à toute attente, ne donna pas un Cèdre de l’Atlas au port érigé mais un Cèdre bleu de l’Atlas au port pleureur. Il semblerait que ce Cèdre soit une mutation naturelle du Cèdre de l’Atlas, survenue d’une manière inexpliquée. Fait très curieux, les graines de cet arbre donnent toutes naissance à des Cèdres bleus de l’Atlas au port érigé. Ce cultivar est donc le pied mère de tous les cèdres bleus pleureurs d’Europe issus d’un greffon de cet arbre.

Cedrus atlantica f. glauca - Cèdre bleu pleureur de l’Atlas

Ce Cèdre bleu pleureur de l’Atlas couvre une surface de 680 mètres carrés. Âgé de 150 ans, d’une hauteur de 14 mètres avec un tronc de 5 mètres de circonférence, il a obtenu le prix national de l’arbre en 2015 et a été classé « arbre remarquable » en 2021 par l’association A.R.B.R.E.S.

Le deuxième arbre phare de l’arboretum est le Chêne à feuilles de Myrsine, Quercus myrsinifolia . Planté en 1890 il n’existe qu’une vingtaine de spécimens de cet arbre en France et celui-ci est sans doute l’un des mieux développé (16 m de hauteur). Au Japon, son feuillage persistant est recherché pour l’élevage du ver à soie et donnerait une soie de qualité rare. Ses glands, comestibles appréciés des japonais, n’atteignent pas leur pleine maturité sous nos climats.

Quercus myrsinifolia - Chêne à feuilles de myrsine
Chêne à feuilles de myrsine - feuilles

Le nom d’espèce « myrsinifolia » vient du nom de l’arbuste Myrsine semiserrata, arbuste aux feuilles persistantes, originaire de Chine, de la famille des myrsinacées. La feuille est oblongue et pointue, de 6 à 8 cm de longueur, d’abord rose corail virant au vert moyen.

Parmi tous les arbres et arbustes rencontrés durant cette sortie (voir liste en fin d’article), nous avons pu observer certains spécimens assez rares ou classés « arbres remarquables ».

• Introduit en France en 1789, le Cyprès des étangs, Cyprès chauve à feuilles pendantes, Taxodium ascendens,’Nutans’ . Spécimen horticole, il se différencie de Taxodium distichum par des branches latérales ascendantes, qui retombent à leurs extrémités. On peut observer autour de l’arbre des pneumatophores sous forme d’excroissances aériennes qui, en milieu humide, ont une fonction respiratoire permettant d’éviter l’asphyxie du système racinaire immergé. Les pneumatophores contiennent un tissu avec des cavités remplies d’air.
• Une autre espèce de Cyprès chauve, Taxodium distichum , originaire de Floride, particulièrement bien développé, nous a permis d’observer de nombreux cônes de cet arbre. En automne ses feuilles prennent une belle teinte rougeâtre avant de les perdre en hiver. Avec le Mélèze et le Métaséquoia il est l’un des trois conifères à perdre ses feuilles à l’automne.
• Un magnifique Tulipier de Virginie, Liriodendron tulipifera , dont l’espèce fut introduite en France en 1732 par l’amiral de la Galissonière, passionné de botanique. LeTulipier tire son nom de la forme de ses fleurs, grandes corolles blanchâtres teintées d’orange, qui s’ouvrent en juin. Elles n’apparaissent qu’au bout de 20 ans. Ce spécimen remarquable, planté en 1893 a une hauteur de 34 mètres.
• Un très bel Aulne à feuilles en coeur, Alnus cordata , planté en 2015, espèce originaire de Corse et d’Italie. Les feuilles vert brillant, cordiformes, avec une fine marge dentelée sont alternes. Elles rappellent les feuilles de poiriers. Elles sont caduques mais restent sur l’arbre d’avril à décembre dans l’hémisphère Nord.
• Un autre Aulne peu commun, au feuillage découpé en lobes étroits et pointus, Alnus glutinosa f. imperialis , Aulne glutineux « impérial ».
• Alnus x spaethii , Aulne de Spaeth. Cet Aulne ornemental hybride est issu du croisement d’Alnus subcordata et d’Alnus japonica, obtenu à Berlin en 1908. Il se distingue des autres aulnes par ses grandes et longues feuilles lancéolées foncées et brillantes, ressemblant assez fortement à celles du merisier, avec des petites dents espacées, des nervures courbées et quelques poils en dessous.
• Clerodendrum trichotomum , arbre du clergé, originaire de l’Est de l’Asie. Le fruit est une drupe bleu-pourpre, de 6 à 7 mm de diamètre, entourée à la base par le calice persistant, d’un rouge carmin dont les 5 lobes sont disposés en étoiles.
• Un Ginkgo biloba , Ginkgo, Arbre aux quarante écus, originaire d’Asie, naturalisé en Chine. Les Ginkgos sont apparus au Permien il y a plus de 270 millions d’années et ont prospéré dans le monde entier jusqu’au Mésozoïque, en particulier au Jurassique. Il sera importé en France en 1778 au jardin des plantes de Montpellier.
• Le Parrotie de Perse, arbre de fer, Parrotia persica , qui tire son nom de la dureté de son bois, originaire du Caucase, et du Nord de l’Iran. Son nom de genre vient de son découvreur, le naturaliste allemand F.W. Parrot. Les feuilles se colorent de jaune, d’orange, de rouge et de pourpre quand vient l’automne.
• Un magnifique Ptérocarya à feuilles de frêne, Noyer du Caucase, Pterocarya fraxinifolia . Cette espèce drageonne beaucoup. Plutôt alluviale, il pousse bien au bord de l’eau et permet le maintien des berges. Il fut introduit en France en 1784.
• Plusieurs Séquoias toujours verts, Séquoia sempervirent, Séquoia à feuilles d’if, au port élancés, Sequoia sempervirens . Ils sont originaires de Californie du Nord et de l’Orégon. Ces arbres peuvent atteindre une hauteur de 115 mètres dans leur pays d’origine.
• Plusieurs magnifiques Séquoias géants, Sequoiadendron giganteum , originaire de la côte Pacifique des États-Unis (Sierra Nevada). Découvert en 1833, l’espèce fut importée en Europe (graines) en 1853. Le Séquoia géant comprend les arbres les plus grands du monde en volume. Le sujet de l’arboretum a une origine horticole.
• L’Orme du Japon, Zelkova serrata , exemplaire jeune car planté en 2013. Originaire de Chine, Corée et Japon, l’espèce fut introduite aux Pays-Bas en 1830, en deux exemplaires, par le botaniste Philipp Franz von Siebold. Le tronc est court et se divise rapidement en un faisceau de plusieurs branches. Les rameaux sont retombants. La base des feuilles est dissymétrique comme chez l’orme mais de façon moins marquée. La plus grosse différence, ce sont les fruits, des samares chez l’orme, des drupes chez le Zelkova.

Cette sortie nous a permis d’observer et se familiariser avec des arbres magnifiques, certains dits « remarquables » ou peu communs, dans cet arboretum exceptionnel par la beauté de ses différentes espèces.

Une liste des arbres rencontrés lors de cette sortie, se trouve en fin de compte-rendu sous forme d’un fichier Excel et pdf.

Le lien ci-dessous permet d’accéder à la liste exhaustive des 2000 arbres du domaine de l’arboretum de la Vallée aux loups ainsi qu’à la carte de leurs positions dans le domaine : https://data.opendatasoft.com/explo...

Photos Michel Nicolle, Étienne Varney, Frédéric Della Giusta, Christine Nicolle.

info portfolio

départ Acer buergerianum - Érable trifide Érable trifide - feuilles Alnus cordata - Aulne à feuilles en coeur Alnus cordata - feuilles Alnus cordata - fruit Alnus glutinosa f. imperialis - Aulne glutineux impérialis Aulne glutineux impérialis - détail Alnus x spaethii - Aulne de Spaeth Aulne de Spaeth - feuilles et fruits Araucaria araucana - Araucaria du Chili Araucaria du Chili - détail des feuilles Catalpa bignonioides - Catalpa Catalpa - feuilles et fruits Cedrus atlantica - Cèdre bleu de l'Atlas Cedrus atlantica f. glauca - Cèdre bleu pleureur de l'Atlas Cèdre bleu pleureur de l'Atlas - détail du tronc Cèdre bleu pleureur de l'Atlas - supports de l'arbre Celtis australis - Micocoulier de Provence Micocoulier de Provence - feuilles Clerodendrum trichotomum - arbre du clergé arbre du clergé - fleurs arbre du clergé - drupe bleu-pourpre Ginkgo biloba Ginkgo biloba - feuilles devant l'arbre du clergé - Clerodendrum trichotomum Lagerstroemia indica - Lilas des Indes Lilas des Indes - feuilles et fleurs Melia azedarach - Margousier Quercus myrsinifolia - Chêne à feuilles de myrsine Chêne à feuilles de myrsine - feuilles petit pont sur l'étang de l'arboretum Parrotia persica - Parrotie de Perse, arbre de fer Parrotie de Perse - feuilles Pinus sylvestris var. rigensis - Pin sylvestre de Riga Pterocarya fraxinifolia - Ptérocaryer du Caucase Ptérocaryer du Caucase - feuilles et fruits Quercus laurifolia - Chêne à feuilles de laurier feuilles du Chêne à feuilles de laurier Rhus typhina - Sumac de Virginie découpé Sequoia sempervirens - Séquoia toujours vert Séquoia toujours vert - tronc feuilles du Séquoia toujours vert Sequoiadendron giganteum - Séquoia géant tronc du Séquoia géant feuilles du Séquoia géant Taxodium ascendens 'Nutans' - Cyprès chauve à feuilles pendantes Taxodium ascendens 'Nutans' - Cyprès chauve à feuilles pendantes pneumatophores du Cyprès chauve à feuilles pendantes Taxodium distichum - Cyprès chauve, Cyprès de Louisiane feuilles du Cyprès chauve cônes du Cyprès chauve Taxus baccata - If à baies, if commun If à baies, if commun - feuilles et fruits Torreya californica - Muscadier de Californie feuilles du Muscadier de Californie Liriodendron tulipifera - Tulipier de Virginie feuilles duTulipier de Virginie Zelkova serrata - Orme du Japon feuilles de l' Orme du Japon