Par Michel Nicolle
Oenanthe aquatica (L.) Poir. 1798
Synonymes : Phellandrium aquatica L., 1753, Oenanthe phellandrium Lam.,1778
Å’nanthe aquatique, Å’nanthe phellandre.
Famille des Apiacées.
Cette plante indigène vivace, parfois bisannuelle, est notée comme assez rare (AR) en Île-de-France mais elle ne bénéficie pas d’un statut de protection dans cette région.
Indiquée « commune » jusqu’au début du vingtième siècle, elle a régressé en Île-de-France (Jauzein, flore d’Île-de-France).
Elle est très toxique (par l’oenantotoxine et sa dérivée la dihydrooenantotoxine) comme la plupart des espèces du genre. Elle faisait partie autrefois de la pharmacopée traditionnelle.
La floraison s’étend de juin à septembre.
On trouve cette espèce dans les eaux stagnantes eutrophes peu profondes, les étangs envasés, les abords des roselières, les mares forestières à exondation estivales importantes. Elle tolère de fortes fluctuations du niveau de l’eau.
Oenanthe vient du grec oînos = vin et de anthos = fleur, en référence à l’odeur de vin qu’auraient les fleurs de certaines espèces du genre (source : Université de Strasbourg). Pour d’autres auteurs et chercheurs, ce serait une allusion à l’ivresse mortelle que produit la consommation des plantes du genre Oenanthe.
La racine principale est épaisse et rapidement remplacée par des racines fines et touffues. Contrairement aux autres espèces du genre, Oenanthe aquatica est dépourvue de tubercules souterrains.
La tige, parfois couchée, radicante à la base, de 50 à 150 cm, renflée, très rameuse, est souvent sillonnée. La base peut atteindre 8 cm d’épaisseur.
Les feuilles submergées, parfois absentes, sont finement divisées. Les feuilles émergées sont généralement bipennatiséquées.
Les fleurs sont blanches, à 5 pétales obovales, comprenant cinq étamines à anthères arrondies et deux styles à stigmate obtus.
Elles se présentent sous forme d’ombelles de 30 à 60 mm de diamètre, formées de 6 à 14 rayons d’ombellules. Elles sont en général dépourvues de bractées. Les ombelles sont courtement pédonculées et opposées aux feuilles.
Le calice se termine par 5 dents qui persistent au sommet du fruit.
Les fruits sont des akènes glabres et ovoïdes, petits, de 2 à 6 mm de long, atténués au sommet. Chaque akène présente des côtes longitudinales et montre les restes des dents du calice ainsi que les vestiges des 2 styles de la la fleur.
Les photos sont de l’auteur et ont été prises à la mare ronde de l’étang de Saint-Quentin-en-Yvelines et sur les bords de l’Avre en Eure-et-Loir.