par Michel Nicolle
Helleborus foetidus L., 1753
Hellébore fétide, Pied de griffon, Patte d’ours, Herbe aux fous, Rose de serpent.
Famille des Renonculacées (Le genre Helleborus comprend 15 espèces).
En ce mois de février nous allons nous intéresser à l’Hellébore fétide, plante vivace très toxique, indigène et assez rare en Île-de-France (notée AR dans le catalogue Île-de-France 2020 Taxref12).
Sa floraison est hivernale, de février à fin avril.
Les toutes premières évocations de l’hellébore remontent à l’antiquité où les graines de cette plante étaient déjà utilisées contre la folie (herbe aux fous). Elle fut ensuite employée au Moyen-âge comme vermifuge vétérinaire avant d’être considérée comme trop dangereuse car très toxique.
Qui ne se souvient pas des vers issus de la fable Le Lièvre et la Tortue du célèbre fabuliste Jean de La Fontaine, où le lièvre conseille à la tortue qui l’a défié à la course : « Ma commère, il vous faut purger Avec quatre grains d’ellébore ».
Dans le calendrier républicain, le 11ème jour du mois de pluviôse, 20-21 janvier au 18-19 février, était dédié à l’hellébore. Ces noms de fleurs associés aux jours du calendrier républicain ont été choisis par le poète Philippe François Nazaire Fabre, dit Fabre d’Églantine (1750-1794).
D’après Coste, Helleborus vient du grec aireo, je tue et bora, nourriture, en référence à la toxicité de la plante.
D’après Fournier, le nom vernaculaire « Hellébore » (une autre orthographe plus ancienne, « Ellébore », est encore admise) vient du sémitique helibar ou helebar qui signifie « remède contre la folie ». Le terme ellébore ou Hellébore peut s’employer indifféremment au féminin ou au masculin.
Le nom d’espèce foetidus , puant, fait référence à l’odeur des feuilles quand on les froisse (Fournier).
On rencontre Helleborus foetidus dans des milieux assez variés, surtout calcaires, bois, talus broussailleux, lisières, bords de routes.
Le rhizome, trapu, noirâtre et assez court contient des glucosides, l’helléborine et l’helléboréine.
La tige herbacée, dressée, ramifiée, de couleur vert-jaune, épaisse, et robuste est densément feuillée. Généralement la tige meurt à la fin de la fructification, mais une ou deux nouvelles tiges rejettent de la souche.
Des bractées larges et jaunes sont présentes à la base des pédoncules floraux.
Les feuilles, inférieures, nombreuses et persistantes, sont de couleur vert sombre. Possédant un long pétiole cannelé et rougeâtre, elles sont profondément divisées en 7 à 11 folioles lancéolées et dentées.
Les fleurs, peu ouvertes, sont nombreuses, de couleur vert très pâle et penchées comme des clochettes. Les 5 tépales verts, connivents, long de 2 cm, sont souvent bordés d’un liseré de couleur rouge.
Les tépales entourent 5 à 15 petits nectaires en entonnoirs et de nombreuses étamines.
Les follicules, de 3 à 8, sont soudés à leurs bases et ont un bec recourbé vers l’intérieur. A maturité ils renferment de fines graines rondes et noires.
Toutes les photos ont été prises par l’auteur au bord d’une route de la ville de Vaucresson (département des Hauts-de-Seine).