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Parrainé par l’ANY, ce quatrième voyage naturaliste en Afrique a également bénéficié, cette année, du parrainage du Centre ornithologique Île-de-France (Corif). Il a été organisé, comme en 2015, par la coopérative des guides du Parc National du Niokolo-Koba (GIE NIOKOLO).
Il proposait un itinéraire de 2.500 km à travers le Sénégal pour découvrir les milieux naturels et la culture de plusieurs populations, tout en accordant une priorité à l’observation des oiseaux.
Nous étions accompagnés par l’ornithologue sénégalais Moussa Séga Diop, ainsi que par des guides locaux expérimentés. Pendant la période choisie, le début de la saison sèche, un grand nombre d’oiseaux migrateurs européens se mêlent aux oiseaux résidents, surtout dans le delta du Saloum et dans le Parc National des Oiseaux du Djoudj, alors que dans le Parc National du Niokolo-Koba, les grands mammifères commencent à se rassembler près des points d’eau.
Nous étions 9 participants - 5 naturalistes professionnels et 4 amateurs : 6 Français, 2 Belges et un Anglais, Oliver Fox qui nous a rejoint depuis la Gambie, pays dans lequel il possède une très grande expérience de l’ornithologie.
Lundi 1
Après un vol sans encombre, nous convertissons nos euros en francs CFA à l’aéroport de Dakar, puis rejoignons nos guides, Sitapha Souané et Ibrahima Kouyaté venus nous chercher. Ils resteront avec nous tout au long de notre séjour.
Nous passons la nuit à la Maison des Amis de la Nature, à une quinzaine de kilomètres de Dakar, dans des cases tout confort.
Mardi 2
Les trois 4x4 rutilants sont prêts à partir quand soudain un Faucon chicquera (Falco chicquera) décide de dévorer sa proie, devant nous, sur un Baobab tout proche. Les appareils sont sortis, les photos premières sont déjà de rigueur !!
Embouteillages impressionnants aux alentours de Dakar, et arrivée en fin de matinée à la Réserve de l’IRD près de Mbour. Là, en compagnie de l’ornithologue de la Réserve, Sylla Daouda, nous contactons une soixantaine d’espèces d’oiseaux pendant une promenade de seulement deux heures et demie. Pique-nique sur place. Visite du local qui conserve une importante collection de spécimens d’oiseaux mis en peau et une exposition d’animaux naturalisés, puis nous reprenons notre route. Un peu plus tard, attente du bac pour traverser le fleuve Saloum vers Foundiougne. Le moment est propice à de nouvelles observations, notamment celles des Sternes caugek (Thalasseus sandvicensis) en train de pêcher et des Mouettes à tête grise (Chroicocephalus cirrocephalus) chapardant des poissons mis à sécher sur le quai.
Nous arrivons au campement Kairaba, superbe hôtel avec piscine à Toubacouta dans le delta du Saloum. C’est la seule fois où nous logerons 2 nuits au même campement. En arrivant, nous rencontrons Oliver et l’ornithologue gambien, Lamin Sanyang, qui nous guidera pendant ces deux jours.
Mercredi 3
Petit déjeuner rapide pour aller observer de près un jeune Coucou de Klaas (Chrysococcyx klaas). Nous rejoignons notre pirogue à l’embarcadère. Scènes de rue sympathiques en traversant le village. Nous naviguons dans le bolong (bras de mer étroit) Bandiala, les palétuviers bordent les rives, notre bateau fait envoler les oiseaux farouches, les plus confiants posent pour la photo. Un couple de Faucon lanier (Falco biarmicsus) et des Hérons goliath (Ardea goliath) jouent les vedettes.
Nous débarquons au village de Sipo pour pique-niquer dans un bâtiment aéré mais à l’abandon. La plupart des participants vont se promener jusqu’à la Réserve Communautaire de Bambong. Vue imprenable sur un nombre impressionnant de limicoles dans la vase. Quelques-uns parmi nous restent à l’ombre, il fait très chaud.
Nous repartons en pirogue, puis débarquons sur l’Île aux Coquillages où les Baobabs abritent des colonies des Perruches à collier (Psittacula krameri) et des Perroquets youyou (Poicephalus senegalus). Nous attendons la tombée du jour devant un dortoir à ardéidés, et de nombreux oiseaux passent tout près de nous, dont un groupe de 23 Grandes Aigrettes à une bonne distance de bec.
Jeudi 4
Départ à pied pour des observations autour de l’hôtel, puis les 4x4 viennent nous chercher pour aller explorer une culture d’arachides desséchée ; nous y verrons 4 nouvelles espèces emblématiques : l’Outarde de Savile (Eupodotis savilei), l’Oedicnème tachard (Burhinus capensis), le Vanneau à tête noire (Vanellus tectus), et le Courvite de Temminck (Cursorius temminckii). Retour à l’hôtel, douche, pique-nique, fermeture des bagages et départ cette fois pour le dortoir aux 2 rapaces, eux aussi emblématiques.
Nous sommes en avance et attendons 2h à l’ombre des grands arbres en dégustant du thé noir fort en goût, très sucré mais excellent. Les voitures nous rapprochent alors de l’Île de Kousmar. Nous embarquons dans une pirogue faite dans un tronc d’arbre, sans quille. La traversée est périlleuse, on ne doit pas bouger, mais heureusement elle est courte - environ 30 mètres ; on débarque dans la vase, on s’y enfonce jusqu’à mi-mollet. Une flaque d’eau bienvenue permet un petit nettoyage. Nous approchons à distance raisonnable des arbres et le spectacle est impressionnant ! Les Elanions naucler (Chelictinia riocourii) et les Faucons crécerellette (Falco naumanni) rejoignent leurs dortoirs, et ils passent par centaines au-dessus de nous. Nous restons jusqu’à la fin du jour. A 300 m, avec un magnifique coucher de soleil en arrière-plan, les arbres sont couverts de rapaces. Retour de nuit, même vase, même rinçage (et mêmes rigolades !). Nuitée à Kaolak - Hôtel Caritas.
Vendredi 5
Lever à 6h30 après une nuit courte et chaude. Lors de ce long trajet, des arrêts permettront de se dégourdir les jambes mais aussi d’apprécier la vie sénégalaise. Nous arrivons chez Ibrahima à la frontière du Parc National du Niokolo-Koba pour déjeuner. Jean-François Magne du Corif remet officiellement au GIE NIOKOLO du matériel d’occasion mais de très bonne qualité, offert par les corifiens : jumelles, livres, guides et appareil photo numérique. Cacahuètes et bananes en apéritif en attendant un bon couscous. Quand il fait moins chaud, nous entrons dans le Parc National. Nous y verrons : Guibs harnachés, Cobes de Buffon, Ourebis, Hippotragues rouans, Céphalopes de Grimm, Babouins de Guinée, Singes verts et Phacochères. Nous arrivons à l’hôtel Simenti, puis montons à bord d’une grande barque sur le fleuve Gambie. Varans du Nil et Crocodiles du Nil, nombreux oiseaux tout proches, puis route au crépuscule vers le Camp du Lion. Le campement est rudimentaire, pas d’électricité ni d’eau courante, mais très accueillant ; les cases sont nickel, la douche et le WC sont on ne peut plus simples mais propres ; une grande glacière est bien fournie en boissons : bière et jus de fruits ; que demander de plus. Très bon dîner autour d’un couscous à la semoule de maïs, avec un canard en sauce. La nuit s’installe, froide malgré les draps et la couverture. Le fleuve Gambie est là tout proche.
Samedi 6
Lever à 6h30 pour essayer de voir les Hippopotames dans le fleuve. Nous verrons leurs dos au loin, la brume sur le fleuve créant une ambiance particulièrement belle. Nous nous réchauffons avec un bon petit déjeuner et repartons vers l’observatoire de la mare de Simenti, un marécage immense où des Cobes de Buffon et Cobes defassa viennent s’abreuver ; nous y observons de nombreux oiseaux, principalement des Dendrocygnes veuf (Dendrocygna viduata), des Jacanas à poitrine dorée (Actophilornis africanus) et des Oies armées de Gambie (Plectropterus gambensis), ainsi qu’un Pygargue vocifère (Haliaeetus vocifer).
Nouvel arrêt à la mare de Woëni, cette fois pour des Cigognes épiscopales (Ciconia episcopus), Grues couronnées (Balearica pavonina) et Cobes Defassa. La journée avance et nous faisons halte dans un poste de garde. Des agents militaires nous accueillent avec la teranga (hospitalité traditionnelle sénégalaise) offerte partout dans le pays. Le passage de 3 Bateleurs des savanes (Terathopius ecaudatus) et de 2 Circaètes de Beaudouin (Circaetus beaudouini) nous comble.
On repart sur une piste défoncée pour rejoindre la route nationale. Le poste de contrôle de sortie est l’occasion d’une nouvelle halte. Des Singes verts et des Phacochères se nourrissant des déchets des hommes, sont familiers au point qu’ils nous tournent autour. A l’arrêt suivant, des Guêpiers à gorge rouge (Merops bulocki) volent à proximité de leurs nids dans les falaises bordant la rivière Niériko. Puis nous traversons un marché local, et avant de rejoindre les véhicules à pied nous passons un pont sur le fleuve Gambie : en contrebas, des femmes et des jeunes se lavent, d’autres lavent de la vaisselle ou du linge.
Arrivée au campement Niériko à Kédougou, grandes cases sympa, douche froide mais néanmoins délicieuse. Pour le dîner, un excellent couscous traditionnel local.
Dimanche 7
Départ vers 9h, on s’arrête à Kédougou pour faire le plein de gas-oil ; c’est jour de marché, la ville est très animée. Arrivés à Dindéfelo dans les contreforts du massif Fouta Djallon qui sépare le Sénégal de la Guinée, nous partons à pied dans la montagne en suivant un cours d’eau ; c’est le moment d’admirer les nombreux oiseaux de la forêt dont les très gracieux Tchitrec d’Afrique (Terpsiphone viridis) et Elminie bleue (Elminia longicauda). Nous arrivons aux chutes de Dindéfelo, un site grandiose. Deux participants téméraires se baignent, des enfants aussi ; l’eau est fraîche et ça fait le plus grand bien ! Au retour déjeuner, avec cette fois au menu riz, viande de boeuf et légumes chauds : c’est délicieux. Un peu de repos, puis nous allons visiter le centre des écogardes de la Réserve Naturelle Communautaire de Dindéfelo, et la Station de recherche de l’Institut Jane Goodall. Liliana Pacheco, la directrice de la station, et Emma Pons chargée du développement du tourisme nous présentent les écogardes et nous expliquent leur rôle de sensibilisation des locaux vis-à-vis des Chimpanzés proches. Tous répondent à nos questions et nous expliquent les relations qui rendent si proches les grands singes et les humains.
A la Station de recherche, travaillent de jeunes bénévoles de tous pays, tous sont fort souriants. Le responsable agro-forestier nous explique son travail de plantation d’arbres indigènes dont les fruits sont prisés par les Chimpanzés. La station a un grand besoin de bénévoles et ne demande qu’à ouvrir et étudier des demandes de stage.
Retour au campement Dogon du Fouta. Au dîner, un couscous à base de mil, toujours aussi excellent. Demain, le groupe se divisera en deux : 4 participants (le maximum permis) et Sitapha devrons préparer des vêtements propres pour aller voir les Chimpanzés. Nous ne devons pas prendre le risque de leur transmettre des maladies. Oliver viendra avec nous pour enregistrer en solo des chants et cris d’oiseaux, tandis que les 4 autres participants visiteront avec Ibrahima le village Bédik d’Andyl.
Lundi 8
Lever à 6h pour un départ à 6h30. Les membres du premier sous-groupe sont excités à l’idée de voir les Chimpanzés. Nous marchons donc d’un bon train sous la tutelle de notre guide local, Samba Silla. A un moment, nous quittons le chemin pour rejoindre une rivière dont nous remontrons le cours. Les Chimpanzés y viennent souvent. La marche est devenue difficile, nous traversons le cours d’eau à plusieurs reprises, sautant d’une pierre à l’autre. Samba nous montre des nids dans lesquels des Chimpanzés ont très récemment dormi. Il nous fait remarquer des restes de repas et des crottes, mais malgré son obstination bienveillante nous ne verrons aucun Chimpanzé. Retour à la voiture sous un soleil de plomb, puis retour au campement pour douche et pique-nique. La route va être longue pour rejoindre les autres au Pays Bassari.
Le second sous-groupe aura profité de sa visite d’Andyl, au sommet d’une colline rocheuse, pour rencontrer des Bédiks, très petite tribu avec ses coutumes ancestrales et croyances animistes. Il aura aussi bénéficié d’une des journées les plus riches en observations d’oiseaux, dont 20 rapaces appartenant à 8 espèces et comprenant 3 Aigles fascié (Aquila spilogaster).
Notre nouveau campement Chez Balingho a des cases différentes. Cette fois les pierres du soubassement ne sont pas enduites, elles proviennent d’anciens volcans et sont très grosses. Un gros scorpion s’est fait marcher dessus, il est blessé. Xavier Japiot l’identifie comme un Scorpion noir empereur (Pandinus imperator) et l’évacue de l’enceinte du campement. Douches à la calebasse et WC extérieurs mais toujours très propres.
Selon la tradition locale, nous mangeons à mains nues, assis par terre, un délicieux couscous. Quelle expérience, quel bonheur ! Belle soirée sous un ciel étoilé. Lors du repas Balingho nous explique, documentation à l’appui, comment se passe l’initiation des jeunes garçons bassaris, et il nous parlera aussi de celle des filles (mais comme seules les femmes peuvent y assister, il en dira peu). Le lendemain, il nous montrera les différentes cases utilisées selon l’âge et le degré d’initiation des garçons.
Mardi 9
Petit déjeuner à 8h – et on peut parler de grasse matinée. On visite le village avec Balingho. On commence par une école qui reçoit 233 élèves, c’est une école bien cotée qui obtient de bons résultats aux examens. Vient ensuite la visite du dispensaire, bien équipé. Puis nous allons vers la partie du village où a lieu l’initiation, c’est généralement le 2ème WE de mai où plusieurs milliers de touristes assistent à la cérémonie.
Les épreuves sont assez violentes. A 15 ans, les futurs initiés doivent se battre avec un ancien qui n’hésite pas à les frapper. Les jeunes peuvent ensuite se marier et quitter la case des célibataires. Balingho nous explique que pour éviter l’exode des jeunes vers les villes, il leur fait fabriquer des objets que vendent les femmes et les fillettes. Nous achetons quelques souvenirs (colliers, bracelets et deux copies de masques servant aux cérémonies).
L’état des pistes ne permettra pas un retour à travers le Parc National, donc nous reprenons la route nationale en sens inverse à partir de Kédougou. Nous repassons par le campement d’Ibrahima où nous avions commandé des confitures à base de farine de graines de baobab (le bouy) et de bissap (fleurs d’hibiscus), ainsi que des arachides rôties maison. Nous reprenons la route pour arriver au campement de Wassadou. Superbes cases bien équipées, avec même de l’eau chaude. Durant le repas, nous aurons même une bouteille de vin rouge. Après dîner on reprend les voitures, nous sommes attendus dans le village tout proche de Badi où une fête nous a été préparée. Sur la place du village, c’est au son des tam-tams, que les jeunes filles et garçons nous envoûtent de leurs danses et chants traditionnels Mandingues. L’émotion fait briller nos yeux. Un feu de bois éclaire la scène, ajoutant une part de magie à la féerie du spectacle.
Mercredi 10
Pendant le petit déjeuner, observation des Hippopotames et de nombreux oiseaux sur le fleuve Gambie. Nous partons mais avant même de sortir du campement, une soixantaine de Babouins de Guinée traversent la piste devant nous en courant. A Tambacounda, nous rencontrons le Conservateur du Parc National du Niokolo-Koba et ses adjoints. John Rose et Jean-François Magne briefent le Conservateur sur le soutien fourni au GIE NIOKOLO par l’ANY, le Corif et l’association de John, COMETE International. Nous parlons des lacunes de l’infrastructure touristique qui découragent les touristes de venir. Il faudrait améliorer l’état des pistes, entretenir les logements afin que des touristes puissent venir et repartir satisfaits. Le Conservateur nous explique que depuis 2008 l’état sénégalais a investi considérablement dans le Parc avec notamment l’achat d’équipements pour entretenir les pistes, de caméras automatiques pour permettre des comptages de la faune. D’après lui, la faible fréquentation est bien plutôt liée au niveau très insuffisant des efforts de promotion.
En octobre 2016 aura lieu, à Dakar, le Congrès Panafricain d’Ornithologique qui réunira des spécialistes internationaux. Le GIE propose d’y présenter avec le soutien de Moussa et John son travail d’inventaires ornithologiques dans le Parc, ce qui permettra de mieux le connaître et d’apprécier la compétence de ses guides.
Il est temps maintenant de reprendre la longue route vers Dakar. Après maints embouteillages à l’entrée de la capitale, nous déposons Ibrahima et Sitapha à la Maison des Amis de la Nature. Nuit à l’hôtel de standing Sokhamon, en bord de mer. Adieu aux chauffeurs, dîner et dodo, il est minuit.
Jeudi 11
Nuit calme et petit déjeuner face au Parc National des Îles de la Madeleine, notre prochaine étape. Après une traversée sans problème, nous débarquons sur la grande île avec un guide local qui nous explique que l’île est sacrée pour la tribu des Lébous, les premiers habitants de Dakar. Une étudiante en thèse de doctorat bague des poussins du très rare Phaéton à bec rouge (Phaethon aethereus) ; nous en voyons et photographions aussi en vol. Les Milans à bec jaune (Milvus [migrans] aegyptius) et les Cormorans à poitrine blanche (Phalacrocorax [carbo] lucidus) sont très proches de nous et les photographes sont ravis. Plus loin, une volée impressionnante d’oiseaux passe devant nous, ce sont des Travailleurs à bec rouge (Quelea quelea) - espèce d’oiseau dont le nombre est le plus important au monde - et qui fait des dégâts considérables aux cultures en Afrique. Au retour, Moussa nous dit au revoir car il doit rattraper des retards professionnels accumulés pendant ses 10 jours avec nous. La fin du voyage se fera en minibus.
Route excellente vers le Parc National des Oiseaux du Djoudj. Nous contournons Saint-Louis pour rejoindre des pistes jusqu’au campement Ndiagabaar, proche du Parc, où nous arrivons vers 21h. Un petit problème de répartition des chambres finit par se régler, nous avons chacun la nôtre mais Oliver et John doivent loger à la Station Biologique du Parc.
Vendredi 12
Après le petit déjeuner, observations sympas autour du campement et départ pour balade de plus de 4 heures en pirogue confortable sur la rivière Djoudj. Le nombre de Pélicans blancs (Pelecanus onocrotalus) et de Dendrocygnes veufs est hallucinant. Idrissa Ndiaye, le guide local qui nous accompagne, est un excellent ornithologue. A la fin de la balade, nous débarquons pour notre pique-nique au pied d’un observatoire offrant une vue dégagée sur la rivière. Très près de là, Idrissa nous montre des Engoulevents à longue queue (Caprimulgus climacurus) au repos. Nous les photographions dans de bonnes conditions.
Nous repartons pour 2 petits observatoires donnant sur le Grand Lac. Les oiseaux dont des Flamants roses (Phoenicopterus roseus) et nains (Phoenicopterus minor) sont présents en grand nombre mais assez loin. Heureusement, sur la piste, nous pourrons voir des Canards souchet, Pluviers pâtre (Charadrius pecuarius) et Vanneaux à éperons (Vanellus spinosus) ainsi que des Singes patas et des Phacochères.
Nous continuons plus loin, là où Idrissa espère pouvoir nous montrer la Rynchée peinte (Rostratula benghalensis), sans succès mais nous pourrons faire de bonnes observations du Bengali zébré (Sporaeginthus subflavus), très peu commun en dehors de la zone du Djoudj.
On roule maintenant vers un campement de luxe : le Zebrabar à l’intérieur du Parc National de la Langue de Barbarie. Douche chaude et dîner de qualité.
Samedi 13
Lever de bonne heure pour le petit déjeuner avant le départ en pirogue pour un circuit dans la lagune. Nous approchons facilement les oiseaux : cormorans, laridés, ardéidés, limicoles ainsi que de nombreux rapaces dont un Aigle botté (Hieraaetus pennatus) qui nous survolera de près. Nous faisons d’abord le tour d’une île artificielle où nichent de nombreux laridés (Mouettes à tête grise, Goélands railleur (Chroicocephalus genei), Sternes caspienne (Hydroprogne caspia), caugek et royale (Thalasseus maximus)). Nous débarquons ensuite sur langue de sable éponyme du Parc, ancienne rive droite du fleuve Sénégal, pour aller de l’autre côté rejoindre la mer. Là, pas moins de 8 Balbuzards pêcheur sont posés sur une très belle plage. Cette fois, un seul courageux va se baigner !
Retour au campement, douche et pique-nique, puis route vers Dakar. Nous n’avons pas le temps pour la visite prévue du site humide du Technopôle à Dakar, car la circulation est trop dense. Nous partons donc directement pour l’aéroport. Petit repas avant l’envol. Nous sommes 5 à embarquer dans un avion plein, à destination d’Orly, et 2 pour la Belgique (Oliver et John prolongent leur séjour en Afrique). La température dehors est de 35°, nous aurons 2° à l’arrivée !
Chacun repart très satisfait de notre inoubliable périple.
Ce voyage nous a permis l’observation de 292 espèces d’oiseau, 19 espèces de mammifère et de nombreux reptiles et invertébrés intéressants ; pour les détails voir les listes jointes. [1] Nous avons aussi compilé 216 observations géolocalisées des rapaces à soumettre à l’African Raptor DataBank, projet international qui regroupe des données pour étudier et préserver ces espèces dont nombreuses sont en grand danger.
Remerciements à nos guides, nos chauffeurs, à Jean-François Magne qui s’occupait de documenter les décomptes et à Jacques Coatmeur notre rapporteur… Et bien sûr remerciements à nos participants qui par leur bonne humeur et leur participation active ont permis à ce voyage de se dérouler dans les meilleures conditions.
P.-S. L’association de loi 1901 "COMETE International" soutient le GIE NIOKOLO dans le cadre d’un projet dont l’objectif est de contribuer au développement durable et solidaire du Parc du Niokolo-Koba, en associant les populations qui seront ainsi sensibilisées aux mesures de protection de l’environnement. Si vous souhaitez soutenir ce projet, vous pouvez vous référer au site web de « COMETE International » ou contacter cette association par courriel.
[1] Le fichier est en lecture seulement, pour manipuler les tableaux les copier dans un nouveau fichier tableur.