par Frédéric Della Giusta
Le printemps s’est enfui depuis longtemps déjà,
Craquent les feuilles mortes, brûlent les feux de bois,
A voir Paris si beau dans cette fin d’automne,
Soudain je m’alanguis, je rêve, je frissonne,
Je tangue, je chavire, et comme la rengaine,
Je vais, je viens, je vire, je me tourne, je me traîne,
Ton image me hante, je te parle tout bas,
Et j’ai le mal d’amour, et j’ai le mal de toi,
Dis, quand reviendras-tu,
Dis, au moins le sais-tu,
Que tout le temps qui passe,
Ne se rattrape guère,
Que tout le temps perdu,
Ne se rattrape plus.
Dis, quand reviendras-tu ? - Auteur et interprète : Monique Andrée Serf, dite Barbara
Le champignon que nous mettons à l’honneur ce mois-ci est une rareté découverte à la gare de l’Etang-la-ville, dans la litière de débris aux pieds de thuyas formant haie. Il s’agit de Leucoagaricus ionidicolor.
Il y a été vu pour la première fois le 15 octobre 2021 mais était encore présent, bien qu’en moindre quantité, mi-décembre de la même année. Il est donné pour rare dans de nombreux ouvrages, c’est donc une chance que de pouvoir vous le présenter. Malheureusement, la haie de thuyas qui l’abrite a séché, malmenée par une taille trop courte et un été trop aride. Il est donc possible qu’on ne le revoit pas de sitôt, voire plus du tout, ce qui serait un drame mycologique... Mais comme il est saprophyte, tant que les thuyas morts restent en place et perdent lentement leur frondaison desséchée, on aura des chances de l’observer.
En tous cas, je m’y rend plusieurs fois par semaine depuis mi septembre pour guetter son retour, mais jusque là, rien... Choux blanc, à défaut d’agaricus blanc. Alors oui, dis nous joli Leucoagaricus, quand reviendras-tu ? Dis, au moins le sais-tu ?
Passage désormais obligé, allons voir ce que nous enseigne l’étymologie.
Observons au passage ce mélange de grec et de latin, et rappelons que d’après les règle de taxonomie, le nom d’un champignon est réputé latin...
C’est l’occasion, pour les plus téméraires et avides de connaissances, de faire un détour par un article édifiant sur Wikipédia sur la Taxinomie et systématique des champignons. Ne perdons jamais une occasion de nous instruire.
Un peu de statistique pour éclairer l’auditoire est toujours bienvenu. Ca aide à fixer les idées. Parce qu’après tout, on le dit rare, d’accord... mais ça veut dire quoi, rare, pour un champignon ? Jugez plutôt :
Pensez donc à faire un tour dans la galerie d’images ci-dessous pour observer cette rare merveille sous différents angles, l’occasion ne devrait pas se représenter de sitôt.
Passons maintenant à la description :
Chapeau
Chapeau de petite taille, 2 à 3 cm de diamètre pour cette récolte (il peut atteindre 9 cm d’après la littérature), rose à violet lilas, umbonné (mamelonné), présentant des écailles violettes foncées, et au centre un disque sombre presque noir. La marge dépasse du bord des lames.
Pied
Concolore au chapeau, environ 3 mm de diamètre, bulbeux (6mm de diamètre au bulbe), de 3.5 à 5 cm de hauteur. Présence d’un anneau supère (ascendant), rose dessous et blanc dessus.
Lames
Blanches à crème, libres, serrées.
Odeur
odeur agréable, un peu fruitée
Spores
elliptiques à ovoïdes, hyalines, avec une guttule, présentant un apicule proéminent sur le coté, à paroi épaisse, de petite taille : 5.5-6.5(7)x3.5-4µm
Habitat
donné sous conifères, trouvés ici sous thuyas
Comestibilité
non comestible