Bois de la Roche, La Roche-Guyon (95), 23 mai 2023
Par Arnaud Codant & Étienne Varney
Une dizaine de personnes pour cette journée botanique et mycologique.
Contexte géologique :
Sur Les côteaux de la Seine, on traverse de belles prairies calcaires et quelques sous-bois.
A la fin du chemin à hauteur de Haute-Isle, la craie à silex affleure (1)(5) :
La craie est d’âge Crétacé supérieur ; en Europe, cette roche se rencontre du Trias à l’Actuel mais les principaux dépôts de craie en Europe datent du Crétacé, période géologique à laquelle la craie a donné son nom. Elle s’est formée dans des mers peu profonde (300 m ou moins), sous climat chaud ; une intense activité d’algues planctoniques provoque la sédimentation d’une boue constituée de débris microscopiques, entre 0,1 et 10 µm de leur squelettes calciques (coccolithes).
Le silex, lui, est une concrétion siliceuse constituée de calcédoine presque pure dont les nodules s’alignent suivent des plans de stratification ; cette roche est issue du remplacement du matériau calcaire préexistant (épigénie) par de la silice sous faible profondeur sous l’interface eau-sédiment quand les conditions d’oxydation deviennent favorables.
Dans le bois de la Roche et l’arboretum de la Roche-Guyon, les terrains restent à dominante calcaires.
Botanique (2)(3)(4) :
Liste des plantes observées.
Compte rendu botanique dans quelques jours.
Quelques champignons :
Liste des champignons observés.
Le temps trop sec restreint le nombre d’espèces.
On notera néanmoins 2 champignons rares dans l’arboretum :
– Suillelus mendax (7) : on a vu un certain nombre de "Suillelus luridus" dans le bois de la Roche et l’arboretum et parmi eux, il y avait aussi S. mendax. Bolet intermédiaire aux caractères entre luridus et queletii.
– Russula pseudoromellii (6)(8) : L’exemplaire de l’arboretum était d’un beau rouge un peu maculé. Sporée plus pâle que romellii... (voir caractères dans liste)
L’espèce la plus rencontrée (sur le chemin menant à l’arboretum et surtout dans l’arboretum) est Agrocybe praecox : lames gris brun, pied avec anneau terminé de par nombreux rhizoïdes à la base ; des exemplaires grands en touffes et au chapeau souvent ridé, dans un BRF faisaient penser à A. rivulosa mais la microscopie (taille des spores) confirme A. praecox.
Références biblio :
• (1) Le « Guide Curiosités géologiques du Vexin », par Dominique Frizon de Lamotte & al., 2022, aux Éditions BRGM.
• (2) La « Flore des coteaux de la Seine autour de la Roche-Guyon », par Gérard Arnal, 2013. Éditions De L’amandier. Gérard est membre et président d’honneur de l’ANY.
• (3) Bournérias M., Arnal G., Bock C., 2002 - Guide des groupements végétaux de la région parisienne. Belin.
• (4) Pernot P. & Dusak F., 2005 - Les Orchidées sauvages d’Île-de-France. Biotope.
• (5) Carte géologique : Mantes-la-Jolie 1/50 000. BRGM, 2000. Notice en lien
• (6) Blum J., 1962 - Les Russules, flore monographique des Russules de la France et des pays voisins. Editions Paul Lechevalier
• (7) Thomas Læssøe et Jens H. Petersen, 2020, Les Champignons d’Europe tempérée (2 tomes). Biotope
• (8) Sarnari M., 1998-2005 - Monografia illustrata del Genere Russula in Europa. A.MB. Trento.